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Grand malaise dans l’armée au Tchad: plus de 200 Généraux ouvrent la boîte de pandore

Les indemnités des fonctionnaires du corps de la Police nationale du Tchad ont été réduites de 50 % aux termes d’un décret rendu public le 29 juin dernier. Ainsi, les policiers du plus haut gradé aux gardiens de la paix perdent 50% de leurs indemnités. Au service des ressources humaines de la direction générale de la police, la colère se lit sur le visage des responsables. Certains confient à APA que, selon les catégories, les agents de la police pourront perdre entre 30 000 à 40 000 FCFA.

Un autre décret signé toujours par le Président Idriss Déby réduit drastiquement les soldes des militaires. Le taux de réduction des soldes des militaires pouvant aller jusqu’à 70% pour les plus hauts gradés. En effet, selon le décret publié le 3 juillet 2017, les généraux qui avaient des soldes de 800.000 FCFA ne percevront plus que 360.000 FCFA.  Les soldats qui avaient, jusque-là, 50 000 FCFA ne pourront toucher plus que 43 000 FCFA.

Habitués à un rythme de vie insolente, les hauts gradés ne sont pas d’accord et jugent de mauvais goût cette décision et ils ne sont prêts d’accepter l’austérité imposée par la crise inventée par le régime de leur chef suprême. Ainsi, les sauts d’humeur sont perceptibles dans tous les casernes du pays.

Selon le site Tchadactuel, le décret fixant cette nouvelle grille des soldes des militaires, est appliqué de manière différente selon la tête du corps de l’Armée. Ainsi, les bataillons rattachés à la protection rapprochée de l’homme qui tient le Tchad d’une main de fer depuis plus de 27 ans, ne seraient pas concernés par le décret. Ainsi que la Garde Nationale et Nomade du Tchad (GNNT), un corps composé uniquement des éléments appartenant à une seule région, la région du dictateur tchadien, ne serait pas concernée par le décret. A cette liste des heureux élus, il faut ajouter quelques centaines des généraux proches du Président-Sultan.

Un mouvement d’humeur s’installe alors chez les militaires et de plus en plus des généraux dérogent à leur devoir de réserve pour critiquer la gestion du pays par leur général en chef au risque de se voir taper sévèrement sur les doigts par l’homme le plus rancunier du monde pour avoir enfreint la règle qui veut que l’armée reste «la Grande Muette». Ils disent haut et fort qu’ils n’ont pas peur d’être sanctionnés, « Déby n’a qu’à d’abord mettre en prison ses proches qui ont volé des centaines de milliards avant de couper leurs soldes ».

Pour tenter de calmer la grogne de l’armée contre les coupes, le dictateur tchadien aurait reçu dans son Palais rose le 29 juillet 2017 plus de 200 Généraux en présence du Délégué à la présidence chargé de la Défense nationale, des anciens combattants et des victimes de guerre, le Général de corps d’Armée Bichara Issa Djadallah, selon des sources concordantes. Il leur a expliqué qu’il y a la crise financière, il faut qu’ils comprennent. « Lorsque je suis arrivé au pouvoir, il y avait que 5 généraux dans le pays. Vous avez construit des maisons, des jardins, vous avez des V8… Vous vous êtes enrichis ….! À présent, il n’y a plus d’argent, comprenez-moi ! », a-t-il dit en substance à sa pléthore de Généraux mécontents. Le message envoyé est qu’ils doivent se serrer la ceinture comme les civils avec les 16 mesures d’austérité. Mais personne n’est dupe au Tchad, encore moins les généraux qui voient clairement comment le pays est géré par le Chef suprême des Armées. « A présent, s’il n’y a plus d’argent dans la caisse de l’État, il n’a qu’à ouvrir les conteneurs remplis d’argent volé du pays », disent les hauts gradés de l’Armée tchadienne.

Il faut aussi rappeler que, récemment, quelque 2500 ex-casques bleus ont lancé un cri d’alarme. Depuis leur retour au pays, il y a plus d’un an, ils affirment n’avoir jamais perçu ni salaire ni prime pour leur travail sous le drapeau onusien au Mali. Leur lettre à la mission de l’ONU au Mali et démarches auprès des autorités tchadiennes seraient à ce jour restées sans réponse. Résultat: ces ex-casques bleus ont décidé de protester et de tenter de se faire entendre en brûlant les bérets de l’ONU. C’est l’expression de la douleur du militaire tchadien qui a hissé le drapeau du pays à l’extérieur, qui a imprimé les bonnes images du pays à l’extérieur et qui est maltraitée aujourd’hui, parce que depuis que nous sommes rentrés on n’a même pas eu nos droits. Autant les prouesses des soldats tchadiens sont saluées, autant ceux-ci sont clochardisés.

Les couteaux sont donc bel et bien tirés entre les militaires et leur Chef suprême. La « grande muette » est de moins en moins muette et après le temps de la grogne, c’est bien le temps de la fronde chez les hauts gradés. Affaire à suivre…

TchadConvergence

 

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