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Dialogue avec les politico-militaires: avec qui Mahamat Kaka cherche-t-il à négocier s’il est contre le retour des vrais rebelles au Tchad ?

(N’Djaména, 2 septembre 2021) – selon un communiqué du Palais rose, le président du Conseil Supérieur Militaire (CMT), le Général Mahamat Idriss Déby a reçu, ce jeudi matin, les cadres civils et militaires de l’Union des Forces de la Résistance (UFR) ayant regagné le pays le 24 août dernier.

Ils sont quatorze exilés tchadiens arrivés de l’Europe et d’Afrique et reçus ce jeudi matin par Mahamat Idriss Déby dit Mahamat Kaka, Chef de la junte militaire au Tchad. Mais des chefs de l’UFR leur dénient tout lien avec le groupe, ce qui crée des doutes sur leur représentativité au sein des mouvements politico-militaires.

Mahamat Doki Warou, qui a conduit la délégation au Palais rose et qui s’est présenté comme étant membre du Conseil Supérieur de la défense et Conseiller politique du Président de l’UFR, a invité « ses compagnons, toujours restés en opposition armée, à suivre leur trace ».

Faux, rétorque le président de l’UFR Timane Erdimi. « L’UFR n’accorde aucune importance à ce ralliement sans conditions d’individus qui ont coupé tout contact avec la base depuis belle lurette », a-t-il fait savoir. Le porte-parole de l’UFR est également du même avis. Mais Youssouf Hamid reconnaît toutefois que l’une des personnes de retour au Tchad est effectivement de l’UFR. « Parmi ces frères figure Mahamat Abdelkerim Hanno, notre ancien camarade de lutte et cadre de l’UFR. Les restes sont des frères tchadiens qui ne sont pas des éléments de l’UFR. Puisque pour être un membre de l’UFR il faut forcément appartenir à un des mouvements composants l’UFR. Ce qui n’est pas le cas des autres », insiste-t-il.

Lors d’une visite officielle à Khartoum au Soudan, le dimanche dernier, Mahamat Idriss Déby a rejeté l’idée d’un retour au pays de « mercenaires » tchadiens qui combattent en Libye. Depuis Déby père, le régime de N’Djaména accuse les rebelles tchadiens appartenant aux différents groupes politico-militaires basés en Libye d’être des « mercenaires ».

Le mouvement politico-militaire Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) de Mahamat Mahdi Ali craint aussi un faux dialogue, un piège de la junte militaire. « S’il s’agit de dialoguer nous sommes disposés à dialoguer pour autant que les conditions d’un dialogue transparent, inclusif et souverain soient réunies. Autrement dit, nous n’irons pas à un dialogue pour un jeu truqué d’avance et dont les résultats ne seraient que de faire perpétuer les souffrances de notre peuple », a déclaré Kingabé Ogouzeimi de Tapol, le chargé de communication du FACT.

Pourtant, ces derniers temps, l’héritier d’Idriss Déby a fait miroiter des signes d’ouverture aux groupes armés rebelles pour les faire participer à un « dialogue national inclusif » censé réconcilier les Tchadiens. Il a notamment promis « des actions concrètes en matière d’amnistie, de libération des prisonniers de guerre, de restitution des biens et de réinsertion professionnelle« . Comment alors le Général Mahamat Idriss Déby peut-il encore être opposé au retour des rebelles au Tchad s’il veut réellement faire une réconciliation avec les opposants armés ? Ce qui prouve que le Chef de la junte cherche à négocier avec des faux rebelles afin de duper l’opinion nationale et internationale et pour garder le pouvoir au-delà des 18 mois de la transition.

A l’annonce de la mort du président Idriss Déby, son fils s’est arrogé les titres de président de la République et de chef suprême des armées. il a promis des élections « libres et démocratiques » au terme d’une période de transition de 18 mois renouvelable, mais sans exclure une prolongation de transition.

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