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Crise sociale au Tchad: le gouvernement sort la vieille méthode du « diviser pour mieux régner » pour tenter de briser la détermination des enseignants

Un accord a été signé lundi 12 mars 2018 entre le gouvernement représenté par les ministres de l’Enseignement supérieur, Dr Beyom Adrien Malo, celui de la fonction publique, Mahamat Moctar Ali et le syndicat national des enseignants chercheurs du supérieur (SYNECS) au rectorat de N’Djamena selon un communiqué du gouvernement tchadien.

Mais qui sont les enseignants signataires de l’accord conclu au forceps entre le gouvernement et le SYNECS se demande le site d’information « Tchad Forum » qui a tenté d’avoir la version du SYNECS sur le sujet ?

Pour Tchad Forum, il apparait clairement que cet accord a été conclu par des « officines instrumentalisées par le régime ».

Selon l’accord, le gouvernement s’engage à:
– Payer sans délai le salaire du mois de février à l’ensemble des enseignants et chercheurs du supérieur ;
– Assurer la régularité des salaires et substituer à l’application intégrale du décret 687, l’application de la retenue proportionnelle de 0 a 35% jusqu’à la refonte et à l’harmonisation du régime indemnitaire des agents de l’État ;
– Aligner les indemnités et primes des enseignants et chercheurs du supérieur sur leur salaire ;
– Apurer les arriérés de salaire des contractuels du supérieur, les honoraires de vacation, les primes, indemnités, heures supplémentaires, frais des jurys et la dernière tranche de la bourse CONFOFOR au plus tard le 30 avril 2018 ;
– Parachever dans les meilleurs délais le processus d’attribution des terrains d’habitations aux enseignants et chercheurs du supérieur n’ayant pas encore bénéficié, en application du protocole d’accord du 06 septembre 2015.

Le Syndicat National des Enseignants et Chercheurs du Supérieur (SYNECS) s’engage pour sa part à reprendre immédiatement toutes les activités académiques et de recherches sur toute l’étendue du territoire et d’observer une trêve sociale pendant la période transitoire, s’impliquer pleinement dans toutes les actions de la feuille de route adoptée par le gouvernement en vue de la maitrise de la masse salariale et de la sortie de crise.

« Nous nous sommes engagés de façon sectorielle à défendre les intérêts matériels et moraux de nos militants à cause de la particularité de notre corporation. Nos revendications portent essentiellement sur les primes, les honoraires de vacation, les heures supplémentaires, les honoraires d’encadrement etc. Lorsque nos revendications sont satisfaites, on ne peut que reprendre avec les cours », se défend le secrétaire chargé de négociations et de revendications du SYNECS, Dr Nadjitonon Ngarmaïm signataire de l’accord.

Mais cet accord provisoire pour la reprise des cours dans l’enseignement supérieur signé entre le gouvernement et une aile du SYNECS conduite par Dr Nadjitonon Ngarmaïm a été vite contesté par le bureau national du SYNECS qui rejette en bloc cet accord qu’il qualifie de traitrise de la part de certains de ses membres.

Le secrétaire général du SYNECS, Mahamat Nour Ahmat Roufaye, mis à l’écart des discutions, a déclaré à Tchad Forum que « tout accord en dehors de la Plateforme Syndicale UST-CIST-SYNECS-SYMET n’engage ni le SYNECS ni les enseignants et chercheurs ».

Le président national du Synecs, Dr Guirayo Jérémie a confié au journal en ligne Lepaystchad.com que cet « accord est nul et de nul effet ». « Cela n’engage que ceux qui l’ont signé. Nous ne sommes pas associés à la signature de cet accord. Les signataires n’ont pas reçu l’aval de la base. Pour ce faire, nous maintenons notre mot d’ordre de grève illimitée jusqu’à satisfaction totale », précise-t-il avant de réaffirmer la détermination du SYNECS dans la plateforme syndicale revendicative.

TchadConvergence

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