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Coup de théâtre dans la guerre de l’or au Tchad: le sous-préfet de Yebbibou démissionne, Ahmat Bachir reconnait que le régime veut mettre la main sur les ressources minières de Miski

Au onzième jour de l’opération que mène l’armée tchadienne contre les habitants du village de Miski à l’extrême-nord du Tchad, de tirs sporadiques et le broum-broum d’hélicoptère qui ramasse les victimes des mines se fait entendre de temps à autre, mais la situation reste très tendue et pourrait basculer d’une minute à l’autre.

Les villageois de Miski sont dans leurs grottes et les militaires de l’armée du régime tchadien, chassés de l’enceinte de l’école du village, se sont regroupés sur l’ancien terrain d’atterrissage, complètement entouré des mines.

Sur le front politique, le sous-préfet de Yebbibou, une localité voisine de Miski, a déclaré à la radio RFI, avoir démissionné de son poste pour rejoindre un Comité d’autodéfense du Tibesti.

Il faut rappeler que l’armée nationale du Tchad est entrée en guerre depuis le 24 octobre 2018 contre les habitants de la zone aurifère de Miski qui refusent une « exploitation de l’or sans cadre légal et réglementaire de l’État ».

Le sous-préfet de Yebbibou, M.Molly Sougui accuse les militaires de s’en être pris aux populations civiles, des opérations qu’il refuse de cautionner et il a annoncé à RFI qu’il démissionne de son poste. Molly Sougui dénonce des bombardements aériens et des pillages des incendies des maisons. « Je ne peux pas cautionner ces actes et par conséquent, je tire les conclusions qui s’imposent et je démissionne de mon poste avec effet immédiat », a déclaré le sous-préfet de Yebbibou.

Pour Molly Sougui, les interventions et le nouveau découpage territorial engagé par le régime n’ont qu’un seul but. « Déby et son clan voudraient absolument mettre la main sur la richesse de Miski et je dis cela en connaissance des causes. Sous mes responsabilités de sous-préfet, Déby et sa famille ont tenté à maintes reprises d’exploiter l’or de miski en dehors de tout cadre légal », a-t-il déclaré à RFI.

Le ministre tchadien de la Sécurité publique a pour sa part rejeté ces accusations, mais a reconnu tout de même que l’État intervient dans la zone pour contrôler les ressources minières. « Il y a des mercenaires, des terroristes, des esclavagistes, ils ne veulent pas que l’État mette la main sur ces ressources-là. Nous allons engager toutes les forces et tous les moyens pour nettoyer la zone », a déclaré Ahmat Mahamat Bachir à RFI.

TchadConvergence

 

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