mercredi, avril 24Covid-19: 3419 cas, 2544 guéris, 121 décès.
Shadow

26 militaires d’ethnie Gorane du contingent tchadien au Mali arrêtés et envoyés au bagne de Koro-Toro

La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’Homme (CTDDH) a annoncé ce samedi dans un communiqué que « des militaires tous originaires des provinces du Borkou-Ennedi-Tibesti (B.E.T) ont été mis aux arrêts et déportés de force à N’Djamena par avion. »

« Leur arrestation a un lien avec la tension militaire dans la zone de Miski », selon l’ONG. La CTDDH se dit « extrêmement inquiète pour leurs vies ».

« Les proches parents de ces militaires sont sans nouvelles d’eux et ignorent où ils se trouvent en ce moment », indique le secrétaire général de la CTDDH, Mahamat Nour Ibedou. 

Mais que s’est il réellement passé le 16 octobre 2019 au sein du contingent tchadien de la force onusienne MINUSMA déployée dans la région de Kidal, au nord du Mali ? Voici les faits qui nous été rapportés par plusieurs sources militaires à N’Djaména au Tchad et au Mali.

Selon des informations concordantes, un soldat tchadien qui se rendait en ville avec l’ambulance du contingent et avec l’autorisation de sa hiérarchie, aurait pris en chemin des soldats tchadiens non permissionnaires qui se rendaient dans la même ville.

A son retour, le chauffeur ambulancier qui est, par ailleurs, d’ethnie Gorane de Faya-Largeau, a été arrêté pour avoir conduit en ville des militaires du contingent sans l’autorisation du commandement. Mais, la punition très sévère donnée par le chef d’ethnie Zaghawa s’est très rapidement transformée en torture physique de l’ambulancier, selon une source à Bamako.

La guerre qui se passe actuellement dans la zone aurifère de Miski a-t-elle un impact sur le contingent tchadien au Mali ?  L’intensité de la lutte contre le terrorisme est-elle la cause des affrontements entre casques bleus tchadiens ?

Les autres militaires du contingent et originaires du B.E.T, sous tension de la guerre de l’or à Miski, ont demandé au chef Zaghawa d’arrêter immédiatement les tortures de l’ambulancier.

Mais comme le chef n’attendait pas de cette oreille, un groupe de militaires Goranes du B.E.T et du Kanem s’est formé et a attaqué le campement où était détenu l’ambulancier. Après quelques échanges de tirs, l’ambulancier a été libéré. Bilan: un tchadien mort et quelques blessés légers.

Par la suite, le groupe a pris possession des armes lourdes et quelques blindés.

La tension était telle que le déplacement depuis N’Djaména du Chef d’état-major général des armées (CEMGA) 2ème adjoint, le Général Toufa Abdoulaye n’a pas suffi pour désarmer le groupe et régler le problème.

Des autorités onusiennes ont pu régler le problème en décidant une relève de certains militaires du contingent. Ainsi, 26 éléments Goranes du groupe et une dizaine de militaires Zaghawa ont été renvoyés au Tchad.

Mais, une fois arrivés à N’Djaména, selon des sources concordantes dans la capitale tchadienne, les 26 militaires Goranes dont le Capitaine Touka Koromai Kaliya, un grand baroudeur des missions onusiennes, ont été arrêtés et transférés directement au bagne de Koro-Toro pour insubordination sur ordre du CEMGA, le Général Tahir Erda Tahirou.

Voici la liste de 26 militaires transférés au bagne de Koro-Toro dont 10 sont originaires de Faya-Largeau:

1-Abdraman Tchouma Arami
2-Touka Koromai Kaliya
3- Ali Hamit Abdoulaye
4- Abdallah Hissein Trami
5-Galmai Tchakore Lode
6-Hassan Youssouf Kore
7-Moussa Allabani Wordougou
8-Mahamat Allamine Ahmat
9-Hassan Mahamat Wordougou
10-Ahmat Galmai Wolli
11-Sougou Mht Abdou
12-Ousman Abdraman Issa
13-Hamit Wordougou Gorou
14-Saleh Eguerei Siri
15-Mahamat Ibni Mht
16-Tahir Mht Moussa
17-Adoum Issa Souleyman
18-Chidi Mht Zene
19-Hassan Chahata Koroya
20-Mht Ali Choukou
21-Ibrahim Hamit Sougui
22-Issa Issackha Yesko
23-Abdallah Bahar Guinassou
24-Mahamat Mht Sougoumi
15-Brahim Mht Djemil
26-Ahmat Badour Dadi

La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’Homme (CTDDH) suit « avec attention cette affaire et considère que leur arrestation est arbitraire et exige leur libération immédiate ». La CTDDH « rendra en conséquence le gouvernement tchadien responsable d’une éventuelle atteinte à leur intégrité physique ».

TchadConvergence

Merci de partager cet article...

1 Commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.